La santé mentale au travail ... un enjeu actuel pour des organisations résilientes
Le monde évolue constamment. Et les changements sont de plus en plus complexes et rapides.
Pour reprendre les propos du futuriste Jamais Cascio, membre de l’institut du Futur, nous sommes désormais dans un monde qui peut être résumé par l’acronyme B.A.N.I.
- B pour Brittle (Fragile)
- A pour Anxious (Anxieux)
- N pour Non linear (Non Linéaire)
- I pour Incomprehensible
Dans le monde des consultants en stratégie, ce nouvel acronyme fait son chemin et remplace petit à petit le célèbre V.U.C.A.
B.A.N.I. permet de mieux représenter le contexte incertain et imprévisible du monde actuel.
Les organisations doivent aujourd’hui s’adapter très rapidement, être agiles et résilientes.
Or, ces organisations reposent sur leur richesse la plus précieuse : les compétences des humains qui la composent. Sans ces personnes qui y travaillent chaque jour, rien ne serait possible.
Heureusement, l’être humain est capable de s’adapter aux changements. Mais pas à n’importe quel rythme ! Et c’est là que réside aujourd’hui le point de tension majeur. On demande aux salariés de remettre constamment en question leurs paradigmes et cadres de référence au travail.
Les nouveaux usages numériques, les différences générationnelles et les enjeux de développement durable ne sont que quelques exemples des défis qui se posent quotidiennement aux humains qui travaillent.
C’est donc ce contexte multifactoriel qui entraîne une dégradation générale de la santé mentale des salariés avec une augmentation des niveaux d’anxiété, de dépression, de burnout.
Inconsciemment, on résiste au changement et cette résistance peut être usante.
1. La santé mentale au travail : constats
Selon l’OMS, “Depuis 3 ans, il y a une hausse de 25 % des troubles liés à la dépression et à l’anxiété.” Source
En France, la santé mentale des salariés reste très dégradée avec 44 % d’entre eux en situation de détresse psychologique, selon un baromètre réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine et rendu public jeudi 9 mars 2023 Source
En Suisse, selon les résultats du Job Stress Index 2022, « la proportion des travailleurs qui se sentent émotionnellement épuisés dépasse pour la première fois la barre des 30 % » ce qui entraîne un coût en termes de productivité car « Le stress professionnel coûte chaque année près de CHF 6,5 milliards à l’économie. » Source
Pour les entreprises, prendre soin de la santé mentale de leurs salariés est devenu un investissement majeur. Qu’il s’agisse d’attirer de nouveaux talents, de fidéliser les salariés ou de rester performant sur un marché concurrentiel, l’enjeu est de taille.
Un des piliers de la performance des entreprises réside dans l’engagement de ses salariés qui trouvent du sens dans leur rôle et mission.
Mais ces salariés sont également soumis à des pressions diverses qui peuvent avoir des conséquences sur leur équilibre et leur santé mentale, comme le stress, la charge mentale et l’épuisement (burn-out, bore-out, brown-out).
3. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ?
Au travail, les risques concernant la santé mentale des salariés sont regroupés au sein de ce que l’on nomme les risques psycho-sociaux (RPS).
Il existe 4 types de RPS :
- le stress
- les violences internes
- les violences externes
- le syndrome d’épuisement (voir l’article RPS)
Il est essentiel de connaître les principaux facteurs de risques pour pouvoir protéger ses collaborateurs. Ils sont regroupés sur ce graphique.
On constate d’ailleurs, qu’en Suisse, ces risques ont augmenté entre 2012 et 2017.
On comprend, qu’en premier lieu, ce sont les exigences de travail élevées ainsi que l’intensité du travail qui constituent les facteurs de risque les plus importants concernant la santé mentale. Suivent ensuite les conflits de valeurs et le manque de soutien qui sont souvent mentionnés. Il sera d’ailleurs intéressant de voir l’évolution de ces résultats suite à la pandémie.
C’est donc sur l’ensemble de ces facteurs de risques que l’entreprise peut mettre en place des mesures de prévention et des plans de protection efficaces pour la santé mentale des collaborateurs.
Une étude menée par Google sur 2 ans et dont les résultats ont été publiés en 2019 montre que le levier le plus important pour la performance des équipes est le sentiment de sécurité psychologique. Source
Et il arrive bien avant le sentiment de sens et l’impact du travail !
Le sentiment de sécurité psychologique, est un concept introduit par Amy Edmonson (Harvard) et qui est défini comme “ la conviction partagée par les membres d’une équipe que l’équipe est sûre pour la prise de risques interpersonnels.” source
Ce qui prouve encore une fois à quel point il est essentiel de garantir la sécurité physique et mentale de ses salariés et de contribuer à leur épanouissement et à leur engagement.
4. Comment faire ?
Concrètement, comment prendre soin de ses salariés ?
Il existe, bien entendu, une grande diversité de mesures préventives. Mais il est avant tout nécessaire pour une organisation de cerner ses points forts et ses axes d’amélioration. Toutes les pistes citées ici ne s’appliqueront pas forcément à votre situation. Il faut prendre en compte l’histoire de l’entreprise, sa culture, ses messages.
C’est pour cela qu’il est intéressant d’être accompagné par un professionnel extérieur qui saura mettre en lumière les meilleures stratégies personnalisées. C’est économisant et cela permet également d’éviter certains biais cognitifs pouvant fausser le jugement.
Cependant, voici tout de mêmes quelques pistes à développer :
- Construire un climat de sécurité psychologique dans ses équipes
- Mettre en place des ateliers pratiques sur la communication en équipe et managériale
- Mettre en place une véritable politique de droit à la déconnexion
- Prévenir le surinvestissement au travail (Burnout) grâce à des ateliers pratiques
- Proposer des formations de prévention pour reconnaître les premiers signes d’épuisement
- Mettre en place des stratégies de gestion du stress et la charge mentale
- Prévenir les conflits et entraîner ses salariés à la médiation
- Mettre en place une politique de prévention du harcèlement
Le plus important est de créer des points réguliers pour que ces actions s’inscrivent dans la durée et soient intégrées par chaque participant et non uniquement consommées sur du court terme.
Mase Partners SA vous accompagne justement avec des analyses, des ateliers au format hybride (coaching groupe, formation, étude de cas), des coachings de groupes et individuels.
Depuis l’analyse, en passant par la mise en place des solutions choisies jusqu’au suivi sur le moyen et long terme des progrès.